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MYSTIKALIDONIE
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19 mai 2014

Interview de Carole de Kermoysan : le "Chant qui Sait", Ateliers, séances autour du chant spontané

le chantUn atelier hebdomadaire « Le Chant qui sait »  a commencé jeudi 15 mai à Nouméa. De quoi s’agit-il ?
Carole de Kermoysan : « Il s’agit de s’accorder un moment pour (re)ssentir le chant différement. De se laisser chanter plutôt que de chanter. De laisser faire le chant dans l’instant, sans retenir ni forcer. Juste l’accueillir, tel qu’il est, sans filtre, sans désir (de bien faire, de projeter le son et que sais-je encore…). C’est une démarche qui nous dispose à écouter, à laisser danser humblement, ce corps vibrant qui s’exprime. Une découverte de soi, au travers de cette danse de la voix. Car le chant est une danse et la danse est un chant. Dans mon expérience, il y a toujours un chant, même - surtout ! - dans le silence… »!

Faut-il savoir chanter ou être musicien ?
Carole de Kermoysan : Ce n’est pas nécessaire. Il ne s’agit ni d’un cours de musique ni d’un cours de chant. Le propos est plutôt de désapprendre, de laisser tomber les filtres, je veux dire par là les connaissances (par exemple, le solfège), les croyances (« Je chante comme une casserole »). Dans cette exploration, un musicien pourrait même, au départ, se sentir moins à l’aise, dans la mesure où, par habitude, il reconnaît les notes, débusque, même sans le vouloir, ce qu’il a appris à identifier comme des « discordances ». Dans un atelier comme celui-ci, on ne met pas d’étiquette sur ce qui est chanté. La « fausse » note n’existe pas. A certains moments, cela sonne de telle façon, à d’autres, cela sonne d’une autre façon. Pas de jugement. Juste cette disposition à ce qui se présente. »!

Qu’est-ce que cette pratique apporte ?
Carole de Kermoysan : « C’est un cadeau à plusieurs facettes : une exploration de soi, un massage sonore, une détente, un éveil des sens, un moment de corps-conscience. Il faudrait laisser aux pratiquants le soin de compléter la liste…

Quand j’ai commencé à faire du chant spontané, je l’ai vécu comme un nettoyage. L’impression que ça fait le ménage, que ça enlève la poussière dans toutes les parties du corps qui chantent. D’ailleurs, y’a t-il une seule partie du corps qui ne chante pas …
C’est cela, aussi, que l’on expérimente. Tout le corps est intimement lié au chant. Et qu’il est beau le chant à qui on laisse tout le champ pour s’épanouir !Je me souviens d’une expérience que j’ai vécue après deux trois jours d’un séminaire résidentiel de chant spontané. Mon corps était habité par un flot permanent de mélodies qui arrivaient de je ne sais où. Les sons devenaient de plus en plus limpides, la voix intrépide, puissante, infatigable. Une source inépuisable qui avait enfin le droit de couler, de jaillir. Je me sentais si légère, si vivante ! Le tout sans rien vouloir faire et sans jamais manquer d’air. Bien au contraire… Une sacrée expérience, voire même une expérience sacrée. Hors du temps !

Concrètement, que faites-vous pendant ce type d’ateliers ?
Carole de Kermoysan : On commence souvent par une relaxation-méditation, pour être là, en conscience, et pas en train de vagabonder dans le mental. On peut aussi s’amuser, ou faire un ou deux exercices qui mettent le corps en condition pour vibrer. Mais surtout, on se place en cercle, parfois assis, parfois debout, pour laisser s’exprimer le chant. On goûte à ce qui se passe, pendant que le cercle chante, et aussi pendant le silence qui précède et celui qui suit.

Auprès de qui avez-vous développé ce virus pour le chant spontané ?
Carole de Kermoysan : « Auprès de mon arbre… Car il m’arrive d’aller chanter près d’un arbre. En fait, j’ai toujours aimé chanter. J’ai fréquenté pendant des années le pupitre des soprani d’une chorale locale. J’ai appris les rudiments du solfège et j’ai fait un passage par la classe de chant du conservatoire de Nouméa. Mais je me suis mise à aimer le chant d’une façon beaucoup plus vibrante quand j’ai commencé à désapprendre, sans renier pour autant, surtout pas.
D’une part, je me suis mise à la musique tzigane, avec le groupe Verdine. Ce qui a considérablement changé ma façon de voir le chant. Et les personnes qui m’ont mise sur la voie du chant spontané sont Patrice Vignoud (La Voix et l’Être), Pascale Ben et Kaya Anderson (Centre artistique international Roy Hart, CAIRH), ou encore Bobby Mc Ferrin, et celles et ceux qui l’entourent et que je surnomme la « dream team », notamment Rihannon Rihannon et Christiane Karam.
J’ai goûté à la saveur du circlesinging (chant improvisé en cercle) lors d’un de leurs séminaires à l’Omega institute, près de New York, en septembre 2013. Et puis il y a toutes celles et ceux que j’ai eu la chance d’écouter un jour et que j’ai appréciés, et qui ont semé des graines.

Pourquoi « Le Chant qui sait » ?
Carole de Kermoysan : Parce que le chant qui nous habite connaît notre vraie nature. Il nous prend par la main pour aller vers nous-même.

Y’aura t-il d’autres ateliers ?
Carole de Kermoysan : L’atelier du jeudi, qui a débuté la semaine dernière, est hebdomadaire. Il est proposé de 18 heures à 19h30 tous les jeudis, à Nouméa (Trianon). On s’y rend sur inscriptions (page facebook Le Chant qui sait, ou lechantquisait.nc@outlook.com, 832 684).
J’espère bien mettre en place bientôt d’autres créneaux en collectif. Et je propose aussi des séances individuelles.

le chant qui sait

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